Stanislas Docks (1901-1985)

Le Père Stanislas Dockx o.p., fondateur des deux Académies AIPS et AISR.

Stanislas Dockx est né à Anvers (Belgique) le 31 mars 1901 dans une ancienne famille de commerçants anversois. Il fut d'abord orienté vers des études de commerce mais il fut vite bien plus intéressé par les problèmes philosophiques, sociologiques et religieux. Le 7 novembre 1920, il entra dans l'Ordre de St Dominique. Il fit son noviciat au couvent de La Sarte, près de Huy. De 1921 à 1924, il reçut sa formation philosophique au couvent de Gand. Au-delà des cours reçus, il tenait à lire directement les auteurs dans le texte. Il s'intéressa particulièrement à la métaphysique, à la logique, à la cosmologie, à la psychologie rationnelle et expérimentale. Vinrent ensuite les années d'études théologiques au couvent de Louvain. Il demanda alors l'autorisation de poursuivre des études en vue de l'obtention d'un doctorat en physique-mathématique mais ce projet fut retardé car il lui fut demandé d'assurer des cours (Ecriture Sainte, cosmologie, sciences naturelles) au Studium dominicain de La Sarte (de 1929 à 1936). Il eut cependant l'occasion, pendant ce temps, de suivre des cours de physique et de mathématique aux universités de Liège et de Louvain. Il élabora à ce moment une "Théorie fondamentale du système périodique des éléments" (éditée en 1959). En 1936, il fut nommé directeur du collège international des étudiants de l'université (dominicaine) de Fribourg (en Suisse). Mais il suivit lui-même des cours complémentaires de théologie et obtint, en 1938, le diplôme de docteur en théologie avec une thèse sur la théologie thomiste de la grâce ("Fils de Dieu par grâce", éditée en 1948). Il fut alors appelé au Studium dominicain de Varsovie où il assura (en latin) les cours de métaphysique et de théologie fondamentale. De retour en Belgique en 1939, il assura les cours de logique, de philosophie des sciences, de métaphysique et de cosmologie au Studium (philosophique) de Gand et ensuite des cours de théologie au Studium de Louvain, jusqu'en 1956. C'est pendant ces années qu'il fonda l'Institut International des Sciences Théoriques et tout d'abord la "classe des sciences profanes" (qui devint l'Académie Internationale de Philosophie des Sciences) dont le premier symposium eut lieu au Palais des Académies de Bruxelles en 1947. Un deuxième symposium eut lieu à Paris en 1949. Mais le suivant n'eut lieu qu'en 1961, étant donné ses obligations d'enseignement (et, de 1956 à 58, sa présence à Rome comme Pénitencier Apostolique à la basilique Sainte-Marie Majeure). A l'occasion du Concile Vatican II (1963-65), il fut sollicité comme expert ("peritus") par le patriarche grec-catholique Maximos IV. Le rapport qu'il rédigea dans le cadre de cette fonction ("Des pouvoirs dans l'Eglise",) fut distribué à tous les Pères conciliaires. La thèse, suivant laquelle  le pouvoir des évêques tient à leur ordination comme évêque et non d'une délégation à partir du pape, fut largement discutée et se retrouva dans les textes conciliaires. Il fut aussi la cheville ouvrière de la levée des excommunications (de 1054) entre l'Eglise orthodoxe et l'Eglise catholique (le 7 décembre 1965) et des visites de Paul VI au Patriarche Athénagoras de Constantinople (25 juillet 1967) et de celui-ci à Rome (le 26 octobre 1967). C'est dans ce milieu des experts conciliaires qu'il trouva le vivier des théologiens (dont Mgr Ratzinger ...) désireux de continuer une recherche ouverte en théologie. Sollicités par le Père Dockx (qui avait également sollicité des théologiens des autres confessions chrétiennes), ils acceptèrent de devenir les membres fondateurs de l' Académie Internationale des Sciences Religieuses (la "classe des sciences sacrées" pressentie dès 1944). Le premier symposium de fondation eut lieu, dans la foulée, dans l'ancien couvent dominicain de Constance en mai 1964 sur le thème de la collégialité épiscopale. Agé de 63 ans, le Père Dockx se consacra dès lors entièrement aux Académies, jusqu'à ses 80 ans. Ses qualités humaines d'amabilité, de délicatesse, de discrétion, non moins que sa largeur d'esprit, son souci de la liberté de recherche et de parole et d'une recherche pointue chacun dans ses compétences donnèrent l'empreinte à son oeuvre. Après quelques accrocs de santé, il mourut le 7 novembre 1985 à Bruxelles, âgé de 84 ans.